Croire et agir

L’islam se fonde sur la foi et l’action, comme il est répété dans le coran :

« ceux qui croient et qui font le bien »

quelle doit être la nature de ce bien ? comment s’engager concrètement dans la bonne voie ? A un compagnon qui lui demandait une recommandation, le prophète ( paix et bénédiction sur lui) répondit : « Dis, je crois en Dieu puis suis la voie droite, »c’est à dire, fais le bien dans la mémoire de ta relation avec Dieu.

Si ton action est liée à Dieu, ton intention est donc bonne et saine. Parfois, on assiste à des dérives chez les musulmans : le phénomène est courant, trop courant même chez les individus ou dans les associations islamiques. On finit par mettre en avant ce que nous faisons et à ne pas considérer l’intention des autres. Nous . nous n’allons pas analyser les autres associations ou les autres tendances dans la qualité de leurs actions mais plutôt dans leurs échecs. On passe son temps à se renvoyer la balle.

Si pourtant vous faites le point dans tous les pays d’Europe, et la France déroge pas à cette règle, force vous est de reconnaître que « quelque chose » se passe de positif, malgré tout. On voit poindre une lumière d’espoir et des signes d’amélioration sont partout visibles. Certes, nous ne sommes pas parvenus à l’idéal, mais la route est ouverte. Pourtant, on ne sait par quel travers, on ne cesse de voir des divisions dans notre communauté. Quelle est donc la raison de ces divisions ? pourquoi ne parvenons-nous pas à nous respecter dans nos différences ? y a-t-il donc une seule façon de faire le bien ?

Nous avons déjà parlé de l’exemple de Omar et de Abû bakr. Ils faisaient le bien tous les deux mais ils avaient deux façons différentes de l’exprimer ; par ailleurs, celui-ci avait ses partisans et celui-là avait ses « frères de tempérament » et qui jamais ne s’insultaient. On a certes le droit de ne pas être d’accord les uns avec les autres, mais on n’a pas le droit de s’insulter. Nos intentions doivent rester sincères et nous devons chacun chercher notre voie. Le plus important, c’est finalement de savoir respecter celui qui réfléchit d’une autre façon. D’aucuns pensent que le travail islamique, partout dans le monde, c’est essentiellement de la da’wa ( prédication) et du dhikr (rappel, recueillements et méditation). Il faut reconnaître la qualité de leur travail et les encourager dans l’action qu’il mène : en cela les frères du Tabligh apportent une contribution importante aux besoin de notre communauté. D’autre pensent qu’il faut des structures, une action sociale planifiée, élaborer et approfondie : nul ne saurait contester le besoin urgent d’un travail de ce type et il faut donc l’encourager de la même façon. Et nous pourrions ainsi allonger la liste des complémentarités entre les associations décidées à s’engager pour le bien dans la sérénité et hors de toute violence.

Reconnaissons et multiplions les qualités de chacun des groupes de travail, de chaque association ou autre structure plutôt que de s’observer en s’apostrophant dans l’aveuglement. Que de fois n’ai je entendu dire « attention, mon frère, tu vas faire une conférence chez lui, il va donc falloir que tu fasse une conférence chez tel autre, sinon il va penser que tu es avec eux … » je vis cela au quotidien. Qu’est-ce donc cette mentalité ? Où donc nous mène cette façon de travailler qui nous pousse aveuglement à mettre en avant nos oppositions et, dans l’élan ; à aller chercher les défauts des autres. Permettez-moi de vous donner un petit conseil : que chacun d’entre vous, quelque association qu’il rencontre, quelle qu’elle soit, quelles que soient ses opinions personnelles, que chacun prenne le temps de comprendre les objectifs et les réalisations de ladite association ; et qu’il s’oblige à mettre en avant, d’abord et avant tout autres considérations, ce qui va dans le bon sens, ce qui est utile, ce qui est approprié. Pour le reste, il verra plus tard et pourra apporter sa contribution critique de façon constructive et fraternelle : en relevant un défaut avec l’espoir sincère du mieux, sans insulte ni agressivité.

 

 

Mettons en avant, en évidence, sous les feux de l’observation, ce que les frères et les sœurs font de bien. Nous travaillons devant Dieu, nous ne travaillons pas les uns contre les autres. Certains s’oublient, et parmi les plus âgés, dans les épreuves s’oublient … nous parlons des associations ici en Europe, mais je peux vous parler des associations ou des partis dans les pays majoritairement musulmans. Combien d’entre vous étaient content, heureux de voir qu’ au nom de il n’ y a de dieu que Dieu, le peuple afghan s ‘est levé contre l’oppresseur russe. Ils se sont opposés à l’agression et se sont défendus en vrais résistant. Observez donc le désastre aujourd’hui ? avez-vous vu ce qui est en train de se passer ? la défense des intérêts particuliers a eu raison du souvenir de Dieu et l’on en vient à s’entre-tuer.

A l’heur où je vous parle , il ne se passe pas une heure sans qu’il n’y ait une roquette qui tombe sur kaboul. Des musulmans subissant, de la part des musulmans, des exactions terribles … est-ce que ce n’est pas là oublier l’essence de notre foi ?

Certes sans comme mesure, les situations n’étant bien sûr pas comparables, mais les déchirements de nos regroupement associatifs sont issus du même travers, du même défaut : les plus belles intentions dans les mots, mais la réalité est à l’insulte, à la critique et au dénigrement. L’autre, s’il n’est pas avec nous, est contre nous et cela suffit à ne lui reconnaître aucune qualité. Nous oublions la source et son chemin : ne nous a-t-on pas appris, devant Dieu, la pondération, la douceur et le fait de trouver des excuses à son frère, à sa sœur : » qui cache les défauts d’un croyant et d’une croyante en cette vie, Dieu cachera les siens ici-bas et dans l’au-delà »

C’est une disposition qui illumine, qui fait rayonner, celui qui la possède. C’est une disposition qui le pousse à aller chercher chez son frère ses qualités. C’est une habitude à prendre pour ne pas s’aveugler.

Quand vous rencontrez quelqu’un, n’allez pas chercher ce qu’il fait de mal : si vous l’enviez dans le bien, cherchez à faire mieux que lui comme il est dit dans le coran « Encouragez-vous au bien » « rivalisez donc de bonté » c’est bien, parce cela vous pousse à vouloir entre meilleur devant Dieu, en cela c’est une bonne disposition d’esprit et c’est en ce sens qu’il faut aller et non pas de transformer cet encouragement au bien en une lutte nourrie par la jalousie. Nous n’arrêtons pas de dire : Dieu merci, nous n’avons pas de clergé en islam, il est vrai qu’il n’y a pas de clergé … mais ce que nous considérons comme une qualité, nous le vivons comme un défaut : mettez trois musulmans dans une pièce, et c’est le début d’un problème Telle est notre réalité. Le problème est grave et important, au travers de cet état de fait, on perçoit toutes les dérives de nos comportements et de nos insuffisances, ici ou ailleurs.

« encouragez-vous mutuellement à la piété et à la crainte de Dieu, et non pas à l’adversité et à la haine »

Travaillez ensemble, voilà, un des problèmes fondamentaux que nous avons et que nous devons régler. Et qui donc va pouvoir le régler ce problème ?

Comment est-ce que nous pouvons nous en sortir si chacun d’entre nous ne revient pas à l’essentiel, à l’exigence personnelle ? en parlant moins, beaucoup moins …. C’est là le problème des musulmans qui s’oublient et qui pourtant devraient travailler davantage.

 


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